Quand il faut réfléchir à développer la pratique du handball, les dirigeants de l’A. L. Agen Handball savent toujours se mobiliser. On l’a vu il y a 12 avec la création de leur équipe hand fauteuil. L’an dernier c’était le développement du Babyhand. Et puis, suite à un appel à projet de la Fédération, le club a reçu, il y a huit jours, le deuxième prix de la catégorie Babyhand dans le cadre de la Performance Sociale. Et qui mieux que Sonia Grava, à l’initiative de ce projet, pour nous en parler.

 

Sonia, comment t’est venue l’idée de proposer à tes dirigeants cette nouvelle pratique ?

SG : depuis plusieurs années, je m’occupe avec Marie-Laure Casals, de la catégorie Mini Hand.

Les enfants sont âgés de 6 à 8 ans. Les parents ont commencé à nous demander d’intégrer les petits frères et petites sœurs. Mais je me suis vite rendu compte que le mini hand n’était pas adapté pour les 3-5 ans. Il m’est apparu logique de créer une catégorie Baby.

 

Comment s’organise-t-on pour créer une catégorie Babyhand ?

SG : j’ai été à la pêche aux infos, j’ai consulté les supports de notre fédération, et puis on a démarré. Le club a immédiatement investi dans du matériel pédagogique pour nous permettre d’évoluer dans les meilleures conditions. J’ai ensuite sollicité l’aide de jeunes licenciés du club, notamment chez les -18 garçons et filles. La mayonnaise a de suite pris et nous nous sommes retrouvés avec une quinzaine d’enfants. Mais le plus important est d’avoir pu suivre une formation adaptée grâce à la fédération.

 

En quoi consiste une séance de Babyhand ?

SG : chaque séance est construite autour d’une histoire (le cirque, la ferme…). On y retrouve 3 ou 4 ateliers que les enfants parcourent pendant une heure. Individuellement l’objectif est de développer la motricité dans le cadre d’un éveil psychomoteur. Collectivement, le Babyhand permet le lien parent-enfant, en les faisant jouer ensemble pour partager des moments privilégiés. Tous ces moments vont permettre de contribuer à l’évolution de la sociabilisation de l’enfant.

 

Revenons maintenant à ce trophée. Alors même que l’investissement que tu as mis dans cette nouvelle pratique a dû te prendre beaucoup de temps, comment en as-tu trouvé pour répondre à l’appel à projet de ta fédération ?

SG : quand j’ai eu l’information de cet appel à projet, il m’a semblé important de mettre en lumière le travail que nous avions tous réalisé : les dirigeants du club qui ont su m’accompagner en trouvant un créneau disponible, en investissant dans du matériel et en me soutenant ; les jeunes moins de 18, qui ont de suite répondu présent pour intervenir sur les séances ; les enfants et parents qui nous avaient fait confiance ; et puis la possibilité de gagner un kit Babyhand. J’ai donc pris quelques heures à constituer le dossier. Il y avait aussi une séance à mettre en œuvre en avril 2022 dans le cadre de la semaine de la petite enfance.

 

Comment as-tu été informée de la deuxième place du club dans le cadre de cet appel à projet ?

SG : le club a d’abord reçu un e-mail, invitant deux dirigeants à monter à La Maison du Handball à Créteil, siège de la FFHB, (l’équivalent de Clairefontaine pour les footballeurs ou Marcoussis pour les rugbymen). Ensuite j’ai été contactée directement par un salarié de la fédération, qui m’a expliqué que ma présence était plus que souhaitée. Thierry Bourgeolet, un de mes deux co- présidents, m’a proposé alors de m’accompagner. Ce n’est qu’une fois sur place que nous avons appris que nous étions seconds à l’échelon national.

 

Alors ça fait quoi de se retrouver à La Maison du Handball ?

SG : c’est assez impressionnant de se dire que les plus grandes joueuses et joueurs de handball français s’y retrouvent régulièrement. C’est un complexe magnifique avec toutes les infrastructures nécessaires : deux salles de hand, un hôtel, des salles de réunions. Un vrai outil de travail pour nos équipes nationales. Lors de la remise des trophées, nous avons pu échanger avec d’autres dirigeants bénévoles de toute la France. Mais je vous avoue que le moment où je suis montée sur la scène pour recevoir le trophée et faire un petit discours m’a un peu déstabilisé. J’avais en face de moi M. Bana, président de notre fédération. Je ne suis pas sûre d’avoir dit tout ce que j’avais prévu.

 

Pour terminer, que retiens-tu de tous ces moments ?

SG : beaucoup de fierté d’avoir pu mettre en lumière l’investissement de tout un club. Cela permet de montrer à tous les acteurs institutionnels locaux notre investissement dans le développement de notre pratique mais aussi auprès de nos partenaires.

Faire parler de l’Amicale Laïque d’Agen Handball jusqu’à Paris, c’est pas mal.

Frédéric Grava


Damien et Stéphanie, le couple à la tête des Séniors Garçons

Nous avions laissé les séniors garçons de l’Amicale Laïque d’Agen au mois de juin dans une situation inconfortable : la relégation en championnat départemental. Heureusement, l’été est passé par là et la Ligue de handball a repêché le club en championnat régional. Un ouf de soulagement qui me conduit à demander à Damien et Stéphanie Filippi, entraîneurs du groupe, de nous parler de la saison à venir.

Comment avez-vous perçu ce repêchage ?

C’est une aubaine pour le groupe sénior et la filière garçon. Le potentiel des joueurs était présent mais le sentiment de groupe n’était pas assez développé.  Aussi, c’est important d’avoir une équipe sénior au niveau région pour, à l’avenir, intégrer des jeunes et développer l’esprit club. 

Le groupe a-t-il évolué durant l’inter-saison ?

Il y a eu un départ pour le club voisin mais notre projet de jeu a permis d’attirer deux recrues. Ces nouveaux joueurs ont parfaitement intégré le groupe et le renforcent.

Vous avez la particularité d’entraîner ensemble et d’être mari et femme dans la vie de tous les jours. Comment vous organisez-vous ?

Nous sommes beaucoup dans l’échange. On sait comment on veut voir l’équipe jouer sur la saison. Après chaque match, nous affinons en fonction des difficultés perçues lors de la rencontre. Nous décidons ensemble de la composition de l’équipe pour le week-end. Nous nous complétons car nous n’avons pas la même sensibilité suivant les postes mais nos attentes par rapport aux joueurs et au collectif sont communes

Une autre particularité est d’avoir deux de vos fils dans le groupe !

Pour le coup, c’est un heureux hasard lié aux études qui nous permet de profiter d’eux pour encore un an à minima. C’est aussi un avantage car nous connaissons leurs forces. Nous les avions déjà eus lorsqu’ils étaient en moins de 15 et c’est avec plaisir que cette année nous allons les coacher dans un nouveau groupe.

Quels sont vos objectifs ?

Nous avons établi un projet de jeu basé sur les qualités des joueurs qui composent le groupe. Notre objectif est de leur donner les moyens de vivre une saison pleine et sereine. Le groupe est la pierre angulaire de ce projet. Il y a une forte adhésion sur les entraînements. Notre souhait est de valoriser les matchs des séniors garçons autour de valeurs qui animent le groupe comme la combativité, l’intensité, l’envie d’être ensemble.


Un nouveau venu dans l’univers handball Agenais

Benjamin Vazelle vient d’être embauché pour étoffer l’encadrement du club et participer à lui faire passer un palier. Les objectifs ont été clarifiés avec lui et il est impatient de s’y atteler. Pour l’instant, il va démarrer avec un CDI à mi-temps car le club n’est pas en capacité de lui proposer plus. Mais l’avenir nous dira si ce mi-temps peut basculer sur un plein temps.

Benjamin, comment es-tu arrivé au club d’Agen ?

Mon épouse et moi-même souhaitions revenir dans le Sud-Ouest. J’ai appelé d’anciens contacts sur l’Agenais. Et naturellement les présidents d’Agen ont été intéressé par mon profil.

Quel a été ton parcours de joueur et d’entraineur ?

J’ai démarré le handball à Brax à 9 ans puis je suis passé par Foulayronnes où j’ai joué avec l’entente Agen Brax Foulayronnes de l’époque. A 18 ans j’ai intégré le centre de formation des Phénix de Toulouse mais une sérieuse blessure au genou ne m’a pas permis de continuer. J’ai alors évolué dans différents clubs de la banlieue toulousaine et j’ai commencé à encadrer des équipes. Et puis j’ai répondu à une annonce de la fédération internationale pour aller développer le handball en Nouvelle Zélande. J’ai intégré le staff de l’équipe N2 d’Auckland puis l’équipe nationale masculine. Après cette mission je suis retourné en France dans le club de Montluçon d’abord avec la N3 fille puis avec la N1.

Revenons au club d’Agen, tes présidents t’ont-ils fixé des objectifs ?

Oui, à court, moyen et long terme. En quelques mots, la réussite sportive et le développement de la filière fille

Même si tu viens d’arriver, comment trouves-tu ton nouveau club ?

J’ai reçu un très bon accueil de l’équipe dirigeante, j’ai retrouvé un esprit familial que j’avais perdu lors de mon dernier poste.

As-tu eu des possibilités de recrutement avec tes différents contacts ?

Oui, mais pour l’instant le rayonnement du club n’est pas suffisant mais j’y travaille et j’ai bon espoir.

Quels sont tes diplômes ?

J’ai passé avec succès le DEPJEPS option handball et une licence en managérat sportif.

Quelles sont tes ambitions au niveau du club ?

Apporter ma pierre à l’édifice et participer à sa réussite sportive.

Je suppose que tu as déjà des idées sur des projets à mettre en œuvre. Peux-tu nous en citer au moins un ?

Il faut développer la sensibilisation des jeunes filles au niveau de la pratique sportive et de ses accotés (scolaire, alimentation…).

Comment as-tu trouvé les infrastructures mises à ta disposition par le club ?

En terme de matériel, le club possède tout ce qui est nécessaire pour réaliser les séances. Coté gymnases, celui de Rodrigues mériterait un gros rafraichissement. Quant au COJC, je n’ai pas encore eu la chance de l’utiliser car il est fermé mais de ce qu’on m’a dit c’est le grand luxe. Il me tarde…

Le club d’Agen souhaite depuis des années propulser son équipe séniors filles en championnat de France N3 sans succès. Comment comptes-tu t’y prendre pour y arriver ?

Je n’ai pas la prétention d’y arriver seul. Je vais m’attacher à apporter un projet qui doit être partagé par tous et surtout les joueuses. Ça prend du temps car monter c’est bien mais se maintenir c’est mieux.

Dernière question, tu viens d’être papa depuis peu, comment se passent tes nuits ?

Elles sont actuellement très bonnes car j’ai la chance d’avoir une épouse formidable qui assure ce moment-là avec notre bébé. Merci et gros bisous à elle.